Bertrange

La commune de BERTRANGE-IMELDANGE est située sur la rive droite de la Moselle, à 5 km au sud de THIONVILLE et à 25 km au nord de METZ. Elle comprend deux parties : BERTRANGE qui s’étend de la Moselle à la route départementale n°1 et son annexe IMELDANGE, à l’est de cette route.

Le village existait déjà à l’époque gallo-romaine. Il fallut attendre l’an 788 pour qu’un écrit de LOTHAIRE, duc d’Austrasie, mentionne l’existence de BERTRANGE qui s’appelait alors VILLA BERTINGEN. On comptera 12 appellations différentes au fil des siècles.

Durant le Moyen-Age, BERTRANGE était une seigneurie qui dépendit, pendant 500 ans du comte – puis duc – de Luxembourg. En 1443, le village passa sous la domination des Bourguignons, puis des Autrichiens (1477) et enfin des Espagnols (1519).

Durant des siècles, BERTRANGE occupa la position peu enviable d’un village, situé à la frontière séparant le Luxembourg de la puissante ville de METZ. Les conflits entre Luxembourgeois et Messins étaient nombreux, sans compter les incursions des ducs de Lorraine, des comtes de BAR et, à partir de 1552, des Français qui occupaient METZ.

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La période la plus meurtrière est, sans conteste, la guerre de Trente Ans qui débuta en Lorraine en 1630. Les armées des belligérants – Espagnols, Autrichiens, Lorrains, Croates contre Français et Suédois – ravagèrent la région et y commirent des atrocités sans nom. Aux environs de 1635, notre village fut pillé, incendié et ses habitants torturés, pendus ou passés au fil de l’épée. L’annexe de HAUTE-IMELDANGE, située au nord de la localité actuelle et à l’est d’ILLANGE, fut rayée de la carte.En 1643, CONDÉ s’empare de THIONVILLE et de sa région. Nos Bertrangeois devenaient français. Mais il fallut attendre 1659 et pour que le traité des Pyrénées ratifie cette situation.

Sous le règne de Louis XIV, BERTRANGE se releva de ses ruines et se repeupla. Le sort de nos paysans fut alors celui de tous les paysans français, avec son lot d’impôts et de misères.

La Révolution allait bouleverser la vie des BERTRANGEOIS. Le curé, Didier PHILIPPE, doit s’exiler ; il ne reviendra qu’en 1802. Le seigneur de BERTRANGE, Sébastien-Charles- Hubert de LESPEROUX, est dénoncé comme royaliste, arrêté, condamné et guillotiné à BORDEAUX en 1793. Le château et le domaine sont vendus comme biens nationaux.

Sous la Révolution et l’Empire, les guerres épargnèrent BERTRANGE. En 1814, notre région subit l’invasion des Prussiens qui occupèrent le village pendant 5 mois avec son lot de dégradations.

Durant tout le 19ème siècle, BERTRANGE reste un village rural qui vit en autarcie avec ses paysans et ses artisans. En 1820, la population s’élève à 465 habitants. Elle restera stable jusqu’en 1851 (452 habitants) puis baissera suite à l’exode rural (358 âmes en 1861))

En 1870, l’Allemagne inflige à la France une lourde défaite. Du 25 Août au 30 Novembre, notre village doit loger 400 chevaux, 400 hommes et tout l’Etat-Major et subvenir aux besoins de l’ennemi.
L’Alsace et une partie de la Lorraine seront rattachées à l’empire allemand. BERTRANGE sera un village allemand pendant 48 ans, jusqu’à la libération de 1918.

Pendant l’ « entre-deux-guerres », la population, qui était de 401 habitants en 1910, était descendue à 354 en 1921, suite aux morts de la guerre et au départ des familles allemandes installées au village, durant l’annexion.

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La tendance s’était déjà dessinée au début du siècle. De plus en plus de villageois allèrent travailler dans les usines sidérurgiques de la rive gauche de la Moselle, comme UCKANGE et HAGONDANGE. Ils traversaient la Moselle au bac qui reliait BERTRANGE à UCKANGE, puis, à partir de 1933, en empruntant les deux ponts militaires reliant GUENANGE à UCKANGE. C’étaient des « ouvriers-paysans » qui, en plus de leur travail à l’usine, continuaient à cultiver la terre et à élever de la volaille, voire quelques porcs et quelques vaches.

39/45, c’est à nouveau la guerre. En 39 et début 40, les régiments des différentes armes se succèdent au village et logent chez l’habitant. Et puis, c’est l’annexion. La germanisation commence aussitôt. La langue française est interdite. A partir d’Août 1942, 25 Bertrangeois seront incorporés de force dans l’armée du Reich. En janvier 1943, 5 familles seront déportées dans des camps de travail en Silésie. 4 internés politiques connaîtront les camps de concentration ; l’un d’eux, arrêté pour sabotage, n’en reviendra pas.

L’automne 1944 est meurtrier. Le 13 Septembre, les avions américains pilonnent IMELDANGE, causant deux morts et incendiant 9 maisons. Les habitants sont évacués dans les villages plus à l’est, éloignés de la ligne du front. Le 9 Novembre 1944, un bataillon U.S franchit la Moselle en bateaux d’assaut et établit une tête de pont dans la plaine de BERTRANGE. Les combats meurtriers vont durer une semaine. BERTRANGE ne sera délivré que le 15 Novembre 1944, par des unités américaines venant de THIONVILLE et d’UCKANGE par un pont de bateaux.

A la libération, BERTRANGE est un village en ruines. Les Bertrangeois se remettent courageusement au travail. Dès 1945, ils reçoivent des aides matérielles et en argent d’une commune du département du Rhône, VOURLES. En 1946, la population n’est plus que de 365 habitants.

Au début des années 50, il fallut loger les milliers d’ouvriers venus travailler dans les nouvelles usines sidérurgiques de la rive gauche, comme la SOLLAC. BERTRANGE ne devint pas une cité-dortoir comme sa voisine GUENANGE. La construction de petits lotissements fut progressive. De 400 en 1951, la population grimpa à 537 en 1954, 907 en 1962, 1522 en 1968. On atteignit les 2119 habitants en1981. Mais la crise de la sidérurgie allait se traduire pâr une baisse sensible : nous n’étions plus que 1899 en 1990.
Le recensement de 1999 allait concrétiser un redémarrage de la croissance avec 1994 habitants. Aujourd’hui, en 2010, suite au dernier comptage effectué, on atteint les .
C’est que, durant ces dernières décennies, BERTRANGE est devenu une commune attractive avec des équipements de qualité. Le cadre de vie est agréable ; ici, point de « tours », ni de barres d’immeubles, mais de coquets lotissements avec des constructions variées.

La position de BERTRANGE dans le sillon mosellan, la proximité du Luxembourg et de ses nombreux emplois, le développement espéré de la méga-zone d’ILLANGE, sont autant d’atouts qui garantissent à BETRANGE un avenir serein.

André MALJEAN.